Le rendez-vous de la mobilité
Avec l’ID. Buzz Cargo, Volkswagen a ouvert une nouvelle voie sur le marché automobile: celui des véhicules utilitaires conçus pour être électriques. En Valais, plusieurs entreprises ont déjà franchi le cap. Deux d’entre elles partagent leur expérience. Des retours qui permettent de mettre en perspective certains préjugés.
425 kilomètres: c’est l’autonomie annoncée par le constructeur allemand pour son modèle. Avec un véhicule chargé sur l’autoroute, cette distance diminue nécessairement de quelques dizaines de kilomètres. Un constat qui n’a pas effrayé Philippe Richter, directeur de Sodimed SA, entreprise qui vend et livre du matériel médical. Pour l’antenne sédunoise de sa société, il a opté pour un ID. Buzz Cargo. «Nous l’utilisons comme un véhicule technico-commercial», précise-t-il. «Il ne nous sert pas à faire des livraisons, mais nous permet tout de même de transporter du matériel.» Dès le départ, il savait que cet utilitaire ne ferait pas plus de 200 kilomètres en une journée. «Même si le chauffeur doit venir à notre siège de Romanel-sur-Lausanne pour un chargement de matériel (ndr. 98 kilomètres depuis Sion), il a le temps de recharger la batterie pendant qu’il effectue les tâches administratives nécessaires», relève Philippe Richter.
À la tête de DM – Une histoire de goût, à Sion, Didier Michellod dresse le même bilan. «Je fais quasi-quotidiennement 190 kilomètres sur l’autoroute, explique-t-il. Le reste de ma livrée se déroule dans la région sédunoise. Si j’en ai vraiment besoin, je peux facilement m’arrêter quelques dizaines de minutes à l’atelier pour recharger. J’y ai toujours quelque chose à faire.»
Sodimed a entrepris l’année passée d’électrifier l’ensemble de sa flotte de véhicules. Elle en a déjà changé une dizaine. La décision a été motivée par la nécessaire réduction de ses émissions de CO2.
Malgré le contexte de hausse des coûts de l’électricité, Philippe Richter n’a pas hésité à maintenir le cap. Au contraire, le bilan financier conforte sa décision. «Pour chacun de nos véhicules commerciaux, nous réalisons CHF 5000.- d’économie par année, rien que sur le carburant», révèle Philippe Richter. Pour l’ID. Buzz Cargo, l’entrepreneur n’est pas encore en mesure de donner des chiffres, par manque de recul.
Pour Didier Michellod, le premier argument a été celui de l’image. Lui qui venait de lancer sa nouvelle marque cherchait un véhicule qui renvoie un reflet dynamique. «Avec son look, l’ID. Buzz Cargo fait facilement tourner les têtes», remarque-t-il. Lui qui reconnaît volontiers un penchant pour les «grosses voitures bruyantes» n’était pourtant pas prédestiné à choisir un utilitaire électrique. Pourtant, il ne regrette pas son choix. «Il est vraiment très agréable à conduire. Il ne fait pas de bruit et il n’y a pas d’à-coups lorsqu’on accélère. Ce qui est plutôt pratique lorsque l’on transporte des gâteaux», rigole-t-il.
Autonomie, charge utile, tenue de route: deux professionnels apportent leurs réponses aux interrogations concernant l’ID. Buzz Cargo.
Volkswagen a été le premier constructeur à lancer un véhicule utilitaire pensé pour être électrique.
Logiquement, ce lancement a été accompagné d’un certain nombre d’interrogations. Peut-il vraiment servir de véhicule de transport? Son autonomie est-elle suffisante? Puis-je rouler en montagne avec? Deux spécialistes des véhicules utilitaires VW répondent à toutes ces questions.
D’abord, la charge utile. Le modèle de la marque allemande peut transporter jusqu’à 650kg dans le coffre. En Suisse, il est homologué depuis peu pour remorquer jusqu’à deux tonnes et demie, soit 500kilos de plus que les recommandations du constructeur. L’ID. Buzz Cargo se révèle donc tout à fait apte pour transporter une quantité raisonnable de matériel.
Son atout principal apparaît en milieu urbain. «Son rayon de braquage est assez impressionnant pour un véhicule de ce type», remarque Manu Chevillard, chef de marque VW Véhicules Utilitaires au Garage Olympic. «Cela le rend très polyvalent et particulièrement adéquat pour manœuvrer en ville.»
Qu’en est-il de l’autonomie? «Sur une journée de travail, il est rare qu’un utilitaire soit amené à rouler plus de 300 à 400 kilomètres», relève Damien Gremet, conseiller de vente VW Véhicules Utilitaires, aussi au Garage Olympic. «À partir du moment où l’entreprise est équipée en borne, il n’y a pas de souci à se faire.» Si l’ID. Buzz Cargo ne paraît pas idéale pour de très longs trajets d’autoroute, il reste toutefois une solution envisageable et satisfaisante (voir article ci-dessus). Quid des routes valaisannes? Il s’en sort bien, mais peut mieux faire. «Il a pour inconvénient de disposer d’une motricité arrière», reconnaît Manu Chevillard. «Mais lorsque l’on parle de tenue de route en montagne, la qualité des pneus tient aussi une grande importance.»
Le constructeur Volkswagen est d’ailleurs bien conscient que son premier utilitaire électrique reste perfectible. Il a d’ailleurs d’ores et déjà annoncé une version 4x4 de l’ID. Buzz Cargo. Les commandes seront ouvertes dès la mi-2024.
En 2022, Volkswagen a créé le buzz. L’ID. Buzz, devrait-on écrire. Imaginez le mythique Combi T1, modernisé, et surtout… 100% électrique. Il n’en fallait pas plus pour faire parler de lui. Le nouveau modèle s’est tout de suite fait remarquer pour sa maniabilité, plus proche de celle d’une voiture de tourisme que de celle d’un van.
L’étape suivante paraissait donc logique. Décliner le nouveau modèle en utilitaire, idéal pour des livraisons en milieu urbain: l’ID. Buzz Cargo. Disponible uniquement en propulsion arrière pour le moment, ce dernier sera décliné, dès 2024, en mode quatre roues motrices. Et la marque allemande ne compte pas s’arrêter là. Elle a d’ores et déjà annoncé une version sept places de son véhicule de tourisme. De quoi profiter de road-trips en famille nombreuse. À quand une version aménagée en van? Cette version a déjà un nom: l’ID. Buzz California. Toutefois, sa date de lancement n’a pas encore été révélée.
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